Hugo Villaspasa, dessin 2008

mardi 27 juillet 2010

Rom = homme


Après la polémique déjà ancienne sur le port du voile à l’école, la loi contre le niqab et le fameux débat sur l’identité nationale, après aussi la chasse aux sans-papiers et les expulsions, voilà nos gouvernants qui, réagissant à chaud aux événements de Saint-Aignan, décident de stigmatiser les gens du voyage et en particulier les Roms. Une maladresse ? Une bêtise ? Ou une provocation de plus ? Comment faire l’amalgame entre quelques délinquants relevant du droit commun et une population qui, par tradition, a choisi un nomadisme, au demeurant très relatif, et éprouve les pires difficultés à se faire accepter dans les communes françaises faute de terrains mis à leur disposition ? La France doit-elle se limiter à n’être plus qu’une terre d’accueil pour touristes fortunés ou, se montrant généreuse et tolérante, s’efforcer d’offrir des conditions décentes à ceux qui souhaitent vivre honnêtement dans notre pays et qui, rappelons-le, ont déjà pour la plupart la nationalité française ? Doit-elle suivre la voie de l’Italie qui avait connu en 2008 des problèmes identiques ?




Que l’on médite sur le sort des gens du voyage en allant voir ou revoir le dernier et poignant film de Tony Gatlif intitulé Liberté : une ode poétique à la vie et à la liberté, contre toutes les tentatives politiques de rejet des marginaux, d’ostracisme voire de purification ethnique. Un film sur le sort réservé aux tsiganes pendant l’occupation allemande et porté par un acteur hors-normes, James Thiérrée, incarnant le personnage enragé de Taloche, viscéralement et follement épris de liberté. Simplement bouleversant.

Au fait, étymologiquement, rom signifie « homme » ! Faut-il le rappeler à nos gouvernants ?

Voir l’article de Guillaume Mazeau dans Le Monde du 25/07/2010 et les autres articles

vendredi 23 juillet 2010

« Apprendre à être architecte et apprendre à vivre, c’est la même chose ».


Le livre de Tadao Ando Du Béton et d’autres secrets de l’architecture contient une série d’entretiens donnés par le célèbre architecte japonais alors qu’il se consacrait à son projet américain du Musée d’art moderne de Fort Worth (Texas, 2002). Revenant sur les grandes lignes de ce projet et sa réalisation progressive, Ando nous livre quelques éléments de sa biographie, les influences subies et les grands principes de son architecture. Il évoque en passant Louis Kahn, la boxe, Heidegger et la philosophie, le Zen, le Panthéon, l’obscurité. Une leçon de vie et de méditation. En voici quelques morceaux choisis.

Tadao Ando
Du Béton et d’autres secrets de l’architecture
éd. L’Arche, 2007
Titre original : Seven interviews with Tadao Ando, 2002


« …je me suis dit que l’architecture devait avoir la responsabilité de s’adresser à la force des hommes, de même que chaque homme doit se sentir responsable envers les autres. Autrement dit, l’architecture joue un rôle moral dans notre vie. Elle inspire et protège tout à la fois. » p.21
« La forme architecturale reflète et détermine notre rapport à nous-mêmes, aux autres, à la nature, aux matériaux. […] Le défi, à chaque fois, est de protéger les individus et de créer un environnement qui les unisse pour qu’ils forment une société. » p.23
« […] l’architecture n’est pas seulement forme, lumière, son, matériau, mais l’intégration idéale de toutes choses. L’élément humain est ce qui unifie l’ensemble. Un grand édifice ne s’anime que lorsque quelqu’un y pénètre. La forme n’est pas de l’imagination. La forme éveille l’imagination. » p.36
« J’estime qu’une maison sert un but à la fois physique et spirituel, et je considère que l’obscurité y joue un rôle très important. […] Si vous voyez la lumière, c’est grâce à l’obscurité. […] J’aime que les gens parlent de la lumière dans mes édifices, mais je pense qu’il est tout aussi important de prêter attention aux ombres. Elles jouent un rôle très important. L’ombre et l’obscurité contribuent à la sérénité et au calme. Je pense que l’obscurité offre la possibilité de réfléchir et de contempler. » p. 72-73
« Il me semble que les philosophes, les poètes, et tous ceux qui passent une grande partie de leur vie en train de réfléchir à des choses essentielles ont, dans l’endroit le plus reculé de leur paysage mental, ce que j’appellerais une cicatrice. C’est quelque chose de profond en eux, ou dans leur passé, qui les amène à penser la vie d’une façon différente. Cette cicatrice leur donne l’envie de se battre et la force de s’exprimer. » p.75
« Mon but principal en tant qu’architecte a été d’offrir aux gens une expérience architecturale qui enrichisse leur esprit. C’est une idée très importante que l’on doit garder en tête, bien sûr, quand on construit une maison. La maison protège le corps, qui à son tour contient l’esprit. Elle doit apporter une sécurité et un réconfort à la fois au corps et à l’esprit. On en a déjà parlé. Tout comme le corps doit se sentir à l’aise avec l’esprit à l’intérieur de soi, un édifice doit nous procurer du confort, c’est-à-dire de la protection, et aussi nous offrir des lieux de réflexion et de méditation – une vraie réflexion sur le rapport de chacun avec le monde. » p.80
« Un mur est comme un objet qui interroge […] Un mur devrait encourager les gens à penser. » p.106
« …donner de la dignité à la présence humaine…Cela est important car si les gens ne perçoivent pas leur propre présence, leur propre importance, ils ne s’ouvrent pas aux choses autour d’eux. Donc, la première chose est de transmettre aux gens un sentiment de leur propre dignité. En tant qu’architectes, on ne doit pas oublier cette conscience de soi. » p.122
« Tout ce que je peux faire en tant qu’architecte, c’est considérer la diversité des habitants de la planète et réfléchir à la façon dont l’architecture peut les aider à se rapprocher ; pas seulement comme lieu de réunion, mais comme espace d’inspiration. En tant qu’architecte, c’est tout ce que je peux faire – créer un dialogue entre différentes cultures, histoires et valeurs. Nous pouvons apprendre tant de choses des autres et de leur passé. » p.125-126

Site du musée de Fort Worth :

Autres œuvres de Tadao Ando :

Cette étrange idée du beau

Mi Fu

Cette étrange idée du beau de François Jullien
éd. Grasset, 2010

Deuxième tome de ses « Chantiers », l’ouvrage Cette étrange idée du beau publié récemment chez Grasset poursuit le travail du philosophe-sinologue François Jullien. C’est cette fois à une autre grande idole de la philosophie occidentale qu’il s’attaque, tentant à la fois un bilan de ses recherches antérieures (notamment L’éloge de la fadeur et le Nu impossible) et un renouvellement de sa réflexion.
Convoquant tour à tour les grands philosophes théoriciens du beau depuis Platon le fondateur à Hegel qui prétend avoir le mot de la fin en passant par Aristote, Cicéron, les stoïciens, Plotin, St Augustin, Kant et même Diderot, François Jullien dévoile la façon dont le concept de beauté a fait l’objet d’une construction progressive dans l’histoire de la philosophie occidentale, au prix du sacrifice d’une réalité concrète toute autre qui, sans être avare de belles choses (de beaux paysages notamment) ne nous fait jamais rencontrer « le beau ». Cette hypostase du beau, ce passage de l’adjectif au substantif (le to kalon grec), il s’agit d’en comprendre le mécanisme de production en les confrontant, comme a l’habitude de le faire Jullien, avec l’Autre de la pensée chinoise. D’où le sous-titre Dialogue. Comme il le dit d’entrée, ce passage par la Chine n’est pas volonté d’exotisme mais manière de poser une question dans toute sa radicalité, bien plus encore occasion de poser une question qui ne viendrait même pas à l’esprit si l’on restait enfermé dans le contexte de notre philosophie occidentale. Suivant de près la langue chinoise d’abord, qui n’isole pas « le beau » mais évoque plutôt un processus d’embellissement, puis les grands peintres et théoriciens chinois de la peinture (Mi Fu, Guo Xi, Fang Xun) c’est à une réalité concrète bien étrangère à l’abstraction figée du concept de « beau » que nous accédons. Pas d’essence éternelle, immuable mais une énergie-souffle (le qi et le li) qui se transforme sans cesse animée en ses deux pôles (le yin et le yang). Pas de beauté saillante, splendide, éclatante et source d’effroi mais plutôt la fadeur. Pas de « ce qui » substantiel dont l’Hippias majeur de Platon marque magistralement l’entrée en scène en même tant que celle de l’insoluble question du beau qui va préoccuper deux mille ans de philosophie ; mais un « délicat équilibrage par « imprégnation » diffuse et « estompement » » (p.33). Et c’est précisément cette fade réalité en transition que le peintre a la lourde charge de retranscrire.
Comme le préconise les Arts de peindre chinois, peindre la transformation et non la forme, la variance plutôt que la variété, la valence et non l’essence, atteindre la résonance plutôt que la ressemblance, manifester la prégnance plutôt que la présence, c’est somme toute bouleverser notre représentation du réel et ce que nous nommons « le beau ». Cheville ouvrière de la métaphysique, le concept de beau a servi une conception dualiste qui a d’abord séparé arbitrairement la matière et l’esprit, le sensible et l’intelligible, puis a utilisé le « beau » comme médiation entre les deux lieux ainsi séparés. Comme le dit Schiller : « par la beauté, l’homme sensible est conduit à la forme et à la pensée »… « par la beauté l’homme spirituel est ramené à la nature et rendu au monde de sens. ». L’énigme du « beau » tient toute entière dans cette tentative de concilier l’inconciliable, signe manifeste d’une contradiction insurmontable (malgré Kant, malgré Hegel). Or, en restant au plus près du réel, la pensée chinoise a évité cet écueil. Ce qu’elle et la peinture parviennent à saisir, c’est la vie elle-même dans sa perpétuelle maturation spirituelle faisant interagir et coopérer indissociablement le yin et le yang, un seul mouvement du souffle-énergie tantôt s’actualisant en forme sensible, tantôt se fondant et se spiritualisant.
Ainsi, ce nouvel ouvrage de François Jullien constitue un véritable Manifeste de sinologie : non seulement parce qu’il nous invite à pénétrer la pensée et la peinture chinoises mais parce qu’il nous invite à bien lire les textes. Le problème est de traduction. Il ne s’agit pas d’assimiler la pensée chinoise et de la ramener à la nôtre en usant par exemple des termes européens de beau ou de beauté quant les chinois disent plus volontiers « embellissement », « coloration spirituelle » ou usent d’un réseau qualificatif composé de termes comme « réussi », « joli », « vivant », « excellent », « dimension d’esprit » ou de binômes « florissant/onctueux », « limpide/joli », « secret/élégant », etc.
Tout donc sauf rester chez soi mais plutôt se mettre en route et à l'écoute…

Centre Pompidou-Metz


Déjà internationalement connu pour ses constructions de papier (maisons, églises, ponts), son musée nomade et son architecture de l’urgence qui l’a amené à travailler avec l’ONU pour venir en aide aux réfugiés de Haïti notamment, l’architecte japonais Shiguru Ban (en collaboration avec l’architecte français Jean de Gastines) vient de livrer une œuvre originale et de premier ordre avec le Centre Pompidou de Metz. Ce musée constitue à lui seul une œuvre singulière à l’esthétique remarquable. Un toit hexagonal d’un blanc éclatant en fibre de carbone, toile translucide tendue sur une armature de bois tressé sur le modèle d’un chapeau chinois, recouvre une structure regroupant salles d’exposition, forum, grande nef destinée aux œuvres monumentales, studio, auditorium, café, restaurant, réserves et administration. Les trois étages constitués par de longues galeries tubulaires de 80 mètres chacune superposées et orientées diversement sur la ville (parvis, quartier impérial, cathédrale) s’articulent autour d’une tour centrale et reçoivent les collections superbement éclairées par un savant mélange de lumière naturelle et artificielle (luminaires d’Ingo Maurer). Une mise en scène sobre mais judicieuse. Un musée où l’intérieur s’ouvre sur l’extérieur, où les espaces généreux et au grand air accueillent les visiteurs sous le charme. Moins décrié que le fut à l’époque le centre Beaubourg conçu par Renzo Piano et Richard Rogers, le musée combine forme sculpturale, fonctionnalité et efficacité, haute technologie (toit et volets de verre notamment) et souci de l’environnement (parc conçu par Nicolas Michelin, Ursula Kurz et Pascal Cribier).



Site du Centre Pompidou de Metz : http://www.centrepompidou-metz.fr/

Site officiel du cabinet de Shigeru Ban http://www.shigerubanarchitects.com/

Site officiel de Jean de Gastines : http://www.jdg-architectes.com/index.html

« Cul-de-plomb » ou « semelles de vent »?



Voici un livre qu’on emmènerait volontiers au fond de son sac de randonnée et qu’on sortirait à la première longue pause venue ou le soir avant de s’endormir, épuisé par une longue journée de marche. Un compagnon de voyage qui nous donnerait le sentiment de suivre les pas de Nietzsche, de Thoreau, de Rousseau ou de Nerval. Un livre à lire entre deux longues marches, en pèlerinage (pour ses adeptes) ou bien encore en promenade dans un jardin public, au retour d’une flânerie en ville, pour s’apercevoir, venant d’en faire l’expérience même, combien de vérités il égrène à propos précisément de cette activité élémentaire : marcher.
Marcher, contrairement au sport qui exige entraînement, matériel et esprit de compétition, est un geste naturel et simple. Et en même temps, c’est toujours une aventure. Celle du corps bien sûr. Mais aussi celle de l’esprit. Marcher, c’est en ce sens toute une philosophie, un art de vivre : libération, méditation poético-philosophique, affirmation joyeuse de l’existence. Sens de l’effort, courage, patience, dépassement de soi-même, souffrance mais aussi joie et libertés au pluriel (suspensive, rebelle, renonciatrice) : autant d’ingrédients qu’exige ou nous offre la marche. Fuite avec Rimbaud, résistance avec Gandhi, errance ou vagabondage avec Kerouac et d’autres, monotone, régulière et inéluctable promenade chez Kant, flânerie urbaine avec Baudelaire, Walter Benjamin ou Guy Debord, la marche se décline en de multiples figures qui ont souvent en commun d’être une rupture salutaire avec le quotidien, ses pesanteurs et ses injustices, une façon de se retrouver ou de se perdre, de se sentir vraiment exister : une entrée en solitude(s) et en silence(s), une certaine manière d’habiter le monde. A lire sans modération.

Frédéric Gros
Marcher, une philosophie, éd. Carnets Nord, 2009


Extraits :
« La liberté en marchant, c’est de n’être personne, parce que le corps qui marche n’a pas d’histoire, juste un courant de vie immémoriale. » p.15
« Et on se sent libre, parce que, dès qu’il s’agit de se rappeler les signes anciens de notre engagement dans l’enfer – nom, âge, profession, carrière -, tout, absolument, apparaît dérisoire, minuscule, fantomatique. » p.19
« …n’avoir pas un choix indéfini quand il s’agit de manger ou de boire, être soumis à la grande fatalité du temps qu’il fait, ne compter que sur la régularité de son pas, cela fait apparaître soudain la profusion de l’offre (de marchandises, de transports, de mise en réseau), la démultiplication des facilités (de communiquer, d’acheter, de circuler) comme autant de dépendances. Toutes ces micro-libérations ne constituent jamais que des accélérations du système, qui m’emprisonne plus fort. Tout ce qui me libère du temps et de l’espace m’aliène à la vitesse. » p.12
[…] dans la marche, le signe authentique de l’assurance est une bonne lenteur. Je veux parler pourtant d’une lenteur du marcheur qui n’est pas exactement le contraire de la vitesse. […] La lenteur est surtout le contraire de la précipitation. […] L’illusion de la vitesse c’est de croire qu’elle fait gagner du temps. […] Les journées à marcher lentement sont très longues : elles font vivre plus longtemps parce qu’on a laissé respirer, s’approfondir chaque minute, chaque seconde, au lieu de les remplir en forçant les jointures. […] La lenteur, c’est de coller parfaitement au temps, à ce point que les secondes s’égrènent, font du goutte-à-goutte comme une petite pluie sur la pierre. Cet étirement du temps approfondit l’espace. » p.52-54
« Marcher rend le temps réversible. » p176
« Ce qui s’appelle « silence » dans la marche, ce n’est jamais d’abord que la fin du bavardage, de ce bruit permanent qui fait écran, brouille tout et envahit comme un chiendent les prairies vastes de notre présence. […] Mais surtout, c’est la dissipation encore de notre langage. » p. 88
« La différence entre le profit et le bénéfice, c’est que les opérations qui permettent le profit, un autre pourrait les faire à ma place : c’est lui qui sortirait gagnant. […] D’où le principe de concurrence. Ce qui m’est bénéfique en revanche dépend de gestes, d’actes, de moments de vie qu’il m’est impossible de déléguer. Thoreau a pu écrire dans sa correspondance : pour savoir ce qu’il faut faire, demande, à propos de l’action que tu te proposes, « Quelqu’un d’autre pourrait-il le faire à ma place ? » Si oui, abandonne-la, sauf si elle est absolument indispensable. Mais c’est qu’elle n’est pas prise dans la nécessité de la vie. Vivre, au plus profond, personne ne peut le faire à notre place. Pour le travail, on peut se faire remplacer, mais pas pour marcher. Le grand critère est là. » p.125
« On ne le dira jamais assez : il n’y a pas besoin d’aller très loin pour marcher. Le vrai sens de la marche, ce n’est pas vers l’altérité (d’autres mondes, d’autres visages, d’autres cultures, d’autres civilisations), c’est à la marge des mondes civilisés, quels qu’ils soient. Marcher, c’est se mettre sur le côté : en marge de ceux qui travaillent, en marge des routes à grande vitesse, en marge des producteurs de profit et de misère, des exploitants, des laborieux, en marge des gens sérieux qui ont toujours quelque chose de mieux à faire que d’accueillir la douceur pâle d’un soleil d’hiver ou la fraîcheur d’une brise de printemps. » p. 131
« Ainsi la marche nous rappelle sans cesse notre finitude : corps lourd de besoins frustres, cloué au sol définitif. Marcher, ce n’est pas s’élever, ce n’est pas tromper la pesanteur, ce n’est pas s’illusionner, par la vitesse ou l’élévation, sur sa condition mortelle, mais plutôt l’effectuer par cette exposition à la solidité du sol, à la fragilité du corps, à ce mouvement lent d’enfoncement. Marcher, c’est exactement se résigner à être ce corps qui marche, incliné. Mais l’étonnant est que cette résignation lente, cette immense lassitude nous donne la joie d’être. De n’être que cela certes, mais absolument accordé. Notre corps de plomb à chaque pas retombe sur la terre, comme pour y reprendre racine. La marche est une invitation à mourir debout. » p. 250

dimanche 18 juillet 2010

Architecture durable et ville heureuse


Etrangement traduit en français par le titre La désobéissance de l’architecte (éd.Arléa, 2009), le livre d’entretiens La responsabilità dell’architetto publié en 2004 donne l’occasion à l’architecte italien Renzo Piano de revenir sur son parcours et ses œuvres majeures du passé et du présent. Evoquant tour à tour les différents projets que sont entre autres le Centre Beaubourg à Paris, la Postdamer Platz à Berlin, le Centre Tjibaou à Nouméa, le Centre Paul Klee à Berne, le réaménagement du port de Gênes ou bien encore son propre atelier à Punta Nave, l’architecte nous livre ses réflexions sur l’architecture tout à la fois locale et universelle, « le délicat et dangereux » mais passionnant métier d’architecte. Il nous propose aussi une réflexion sur la ville et ses « trous noirs », la nécessité d’une architecture durable privilégiant légèreté et transparence. L’ouverture d’esprit et l’interdisciplinarité, l’expérimentation et la créativité, le respect des cultures et le métissage sont ici les leitmotive.

Renzo Piano, La désobéissance de l’architecte, éd. Arléa, 2009
La responsabilità dell’architetto, 2004

Site officiel de Renzo Piano : http://www.renzopiano.com/